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COURT TRAITE DE ROMANTISME CYNIQUE
en prose à géométrie variable


Court traité de romantisme cynique, en prose à géométrie variable Les textes qui suivent sont issus de plusieurs déambulations mentales et forment un recueil que l’on pourrait qualifier de philosophie absurde. Étant moi-même incertain à l’écriture de ces lignes, je vous prie de les lire avec tout autant d’incertitude. 1ère Partie //Humain Nous sommes arrivées à la chute, celle de notre humanité puisque nous avons choisi de saccager toutes les vertus que notre monde pouvait porter si notre avenir pouvait parler je sais bien qu’il nous dirait que tout a déjà été joué à commencer par nous et pourtant, si notre avenir peut exister je suis sur qu’il nous montrerait que nous avions tout en main pour faire de ce monde un idylle dans lequel on puisse construire une humanité libre, et consciente ? Un Éden où chacun peut imaginer comme il le veut le but et la beauté du monde sans empiéter le rêve de l’autre ni démolir l’idée commune que notre monde est notre limite de celles dont on ne revient pas l’utopie ? Et aujourd’hui je passe mes nuits à voir le monde dans son avenir à comprendre que nous sommes libre tant que s’élèvera les consciences l’humanité aura une chance la seule et unique pour notre espèce le choix ? j’ai besoin de faire entendre une voix dissonante nous ne sommes plus grand-chose et nous risquons de disparaître nous avions pourtant accomplis tant de choses en étant disparates comment imaginer l’avenir alors que nous vivons dissociés il nous faut donc aujourd’hui réapprendre que notre monde peut être reconstruit que l’humanité peut embrasser sa rédemption à l’instant où elle sera réunis et pour que tous puissent prendre conscience que nous ne sommes rien de plus que ce que nous voulons être que l’avenir n’est pas finie il ne nous reste plus qu’à l’écrire d’une voix commune et unanime que la décision de chacun porte en elle le choix de tous et pour cela il nous faut prendre le temps de réfléchir communément et posément de prendre conscience de nous et de l’autre de notre monde qui nous héberge et de ce que nous voulons être prendre le temps du questionnement pour chacune de nos identités de savoir qu’elles peuvent transcender l’idée commune de notre partage //Manutention Concerto de machines en déphasé, un trio de datacard en polyrythmie de 120 à 180 cpm (cartes par minute), avec intervention soliste de la climatisation. L’œuvre s’intitule « identity of Malawi » et se déroule sans discontinuer pendant 3x8h, chaque jour. //PR_EM Le VRP des grands de ce monde, il a pas tort le gars, quitte à foncer la tête dans le mur, autant y aller avec panache. 2017_11_7 //Aime J’aurais aimé bâtir une vie d’incertitude à tes côtés. Que chaque jour soit une renaissance qui nous permettent d’affronter le monde dans ton regard curieux, innocent. De tout faire et de tout choisir, De tout voir et de prendre le temps. Nous aurions pu nous faire la promesse de ne jamais nous ennuyer et de changer constamment pour qu’aucune règles ne nous contraigne, indépendant. Nous aurions fait le choix de nous être honnête en tout instant et en tout lieu et le partage serait notre fondement pour que nos vies grandissent ensembles, confrontées et brutales. Mon chaos, ton berceau, ou serait-ce l’inverse ? Peut-être simplement se salir de la teinte de l’autre. Le mandala d’une vie redessinée chaque jour. Mais rien de tout cela jamais ne saura égaler à quelle point imaginer restera toujours au-delà de toute réalité. Tu ne seras qu’un songe s’estompant au réveil, esprit ankylosé d’une vie de sommeil. Il ne restera rien de cette effervescence, des paroles perdues adressées à l’absence. J’ai imaginé une vie d’incertitude à tes côtés. //Règle de trois Abandonnez, Tombez, Recommencez ! //Game of myths Cassandre knows. 2017_11_8 // La mort frappera trois fois Graviers, Graviers, Graviers, Le crissement immonde d’une monde qui s’effondre. Ravins. //Fleur bleue contondante « T’imagines si on préférait s’offrir des gadins plutôt que des fleurs ? Les jetées de pétales sur les mariés ressembleraient plus à des lapidations. » //Néron 2.0 Observons maintenant le cavalier ardent fondre en sourire et en poignée de main énergique pendant que les flammes embrasent chacun de ses pas à travers le monde. Il nous réduira en cendres car plus rien d’autre n’a de saveurs, lui qui, rappelons-le, a tout. Le dictat du monde libre est son arme de prédilection. Grâce à cela tous ploieront le genou avant de s’installer confortablement au fond de son fauteuil pour assister en exclusivité et en direct à l’incandescence du monde. Merci d’éteindre en sortant. //Fin Le monde s’efface sous mes pas. Il disparaît à mesure que je l’arpente, découvrant ses miasmes et ses replis. Le monde infini de l’inconnu laisse place à la vérité pur et sordide de sa finalité. Le rideau se rapproche, sans cesse grandissant, englobant tous et masquant le reste. Rien ne perdure et rien ne perdurera jamais. Alors à quoi bon continuer à l’arpenter lorsque la fin du chemin s’annonce bien avant sa découverte. Lugubre, la finalité l’est et aucuns répits ne pourront l’empêcher. Et pourtant, pourquoi cette simplicité évidente de la fin a fait couler tellement de mots et de sens quand les Hommes ont tenté de s’en approcher ? Pourquoi s’en effrayer alors que nous connaissons cette réponse depuis toujours. Si la réponse existe on ne peut en dire autant de la question. Des questions justement, qui nous pousse systématiquement à reprendre, recommencer, réinterroger jusqu’à ce que la réponse nous en prive. C’est par négatif que nous construisons nos vies. Si la fin est la limite, alors il existe un pendant. Un temps et un espace au sein duquel le champ des possibles peut émerger et croître. Alimenté par nos pulsions et nos concepts, cet espace propre à chacun permet de lutter tant qu’il nous reste des forces face à cette inéluctable conclusion. Puisque l’Éther n’existe pas, rien jamais ne perdurera éternellement. Nos vies n’ont que leur espace et leur temps pour s’éveiller. Voir le monde et en faire ce que l’on veut avant de s’éteindre. Ceci n’est pas notre but, c’est notre mécanisme, notre fonctionnement ou notre mode d’emploi. Le but, c’est notre concept, une invention à nous pourrait-on dire. Dans un concept idéal, il ne serait pas envisageable de définir un but à une autre vie que la nôtre. Le sens de la vie bien ordonné commence par soi-même. //Solitude et abondance Je me suffis. //Le mal t’effleure Viens par ici que je t’embrasse à grand coup de chevrotine. //Evolution ? Comment on en est arrivé là ? On a d’abord nagé, puis rampé, puis grimpé, puis marché, puis couru pour finalement s’asseoir et faire en sorte que ce soit le monde qui aille plus vite. 2017_11_9 //Verglas L’hiver aride enlise et libère son voile recouvre et plonge ton regard perdue dans l’écorché abstrait d’un paysage nu. Tu l’imagines reprendre vie car tu savoures cette suspension du temps. Cette respiration d’où s’échappe la vie qui sûrement après tes songes, viendront animer cette matière pour l’instant inerte. //Haine Je te déteste de cette haine irrationnelle et profonde qui me tiraille et me ronge. Et rien ne pourra plus émerger de mon esprit tant que tu hanteras chacun de ses recoins. Finalement c’est une part de moi-même que je hais, puisque toi tu es déjà partie, ne laissant que ton absence occuper mon esprit. //Créer Joaillier fou à lier à la gemme rougeoyante du joyaux de ton esprit serti des sentiments avec lesquels il confond l’alliage délicat du fractal d’une vie complexe composé de lui-même, en boucle. //Avis contradictoire Je n’ai pas à écouter vos propres machinations. Je ne peux ni ne veut le faire. Si je me trompe, je m’en rendrais compte seul et me relèverait seul. Je n’ai que faire de vos avis, qu’ils soient divergent, convergent ou même complètement à côté de la plaque. Le seul intérêt à mes yeux est d’avoir le support pour me déléguer l’esprit. Qu’ils vous permettent de repenser de votre côté tant mieux. Autrement tant pis. Dans tous les cas je m’en fous. Moi, ça va. //Deus ex machina Belle entrée en scène ! Omniscient, il est l’alpha et l’oméga, le créateur. Il a tout pour plaire, une belle gueule sous les projecteurs, l’audience est même au rendez-vous. Et quand il sera passé, il suffit de le recréer : un nouveau show, une nouvelle marque ou juste le brushing. Ton nom est mass media et je te voue un culte sans pareil depuis ton avènement. Amen et à la semaine prochaine. [APPLAUSE] //Composition musical Vingt minutes de bourdon avec un bol chantant. Gong. Trente secondes d’une voiture que l’on passe au broyeur. //Cultiver son indifférence Alors ça, particulièrement, je m’en cogne. //Jeu Je joue des gens, je joue des mots, Je joue de mon monde et je joue de mon esprit. La vie est une partie, jouons-la. 2017_11_10 //Barrage J’observe patiemment le court de la rivière emplir lentement l’espace jusqu’à noyer les gorges. Le volume enfle lorsque subitement les eaux se déversent dans un fracas assourdissant. //Lenteur Perdre son temps à regarder pousser les arbres, c’est long. //Arbitraire Je vous dis qu’il n’y a pas faute. Des millénaires qu’on l’exploite de la sorte, pourquoi ça nous arrive à nous aujourd’hui. Elle aurait pu faire un effort tout de même. //Théorie du chaos ediu titéa àl //Superstition et spiritualité Qu’on soit clair, je n’ai pas de soucis avec la spiritualité des gens. La méditation, peu importe sa forme, est du ressort de chacun. On entretien son corps par l’exercice physique, on peut entretenir son esprit par l’exercice mentale et la méditation en est un. J’ai en revanche un souci avec la religion et de manière générale avec n’importe quel dogme. Je ne peux concevoir qu’une histoire, aussi pertinente dans ses réflexions qu’elle puisse être, serve de carcan à l’esprit et soit imposé de force. Lorsque la religion n’est plus qu’une excuse, il est peut-être temps de remettre le dogme en question. //Maladroit Tomber tête la première sur un coin de table. Se mettre le pic à glace dans l’œil. Hacher ses doigts. Se faire un masque à l’huile bouillante. Allumer sa clope sous une fusée au décollage. Apprendre la plongée dans un réacteur nucléaire. //Binaire Le monde peut-il se résumer à une succession d’information ? Existe-t-il un protocole suffisamment complexe pour englober toutes les éventualités qui nous composent et interagissent avec nous ? En soit peut-on résumer le cours d’une vie à une succession de choix ? Et dans ce cas-là, peut-on la quantifier et calculer en avance n’importe quelle interaction ? La vie est-elle binaire, oui ou non ? Le chat dort. //··· −−− ··· ··· ·− −· ··· −·· · −·−· −−− −· −· · ·−· − ··− −·−· ·−· −−− ·· ··· ···− ·−· ·− ·· −− · −· − −−·− ··− · ·−−− ·− ·−·· ·−·· ·− ·· ··· · −·−· ·−· ·· ·−· · −−·− ··− · ·−·· −−·− ··− · −·−· ···· −−− ··· · · −· −− −−− ·−· ··· · ··−−·· 2017_11_11 //Monstre La douleur se réveille. Le crane embrumé par les vapeurs de la veille, un éclair transperce de part en part mon corps tétanisé. La secousse passe aussi soudainement qu’elle est venu. Premier choc. J’essaie tant bien que mal à rattraper mes sens, ne pas les laisser effleurer ce sentiment. Je cherche un verre et en me redressant, elle jaillit, ne me laissant que m’effondrer au sol, paralysé et effrayé. Le voile noir s’abat et mon esprit se focalise sur cette douleur aveuglante. Une lame s’enfonce en un point précis mais englobant tout, contraignant le reste de mon corps à assister à cet instant d’effroi. Le contemplant sans pouvoir réagir. Ma peau transpire la douleur et le moindre mouvement réveille en sursaut ce monstre qui me torture. Mon souffle vibre et mes mains saccadent. Mais je subis depuis trop longtemps pour me laisser faire. Lentement je reprends l’ordre et fait taire le monstre. Lorsque mes sens finissent par s’apaiser, je me relève face au miroir ne voyant que mon reflet. Je sais que tu es là et que tu ne me laisseras pas de répit. Moi non plus. 2ème Partie 2017_11_21 //Transhumance Une foule heureuse déambulant en bande le temps d’un instant suspendu entre nous. Le croisement incongru de nos vies éparses qui s’entremêlent et se confrontent. Nous nous sommes retrouvés, nus que nous étions, réchauffés par l’existence de l’autre et animés de l’extraordinaire. Nous étions tous. //Symphonie Le silence retombe et l’atmosphère résonne. La composition aux voix multiples, a fait vibre nos corps à l’unisson. Le diapason de notre accord nous a fait effleurer l’esquisse d’un échange complice dans un bourdonnement d’osmose. Son souffle sonne encore. //Désaccord Tu crois sincèrement que ta vie insipide et matérielle va me faire reconsidérer mon point de vue sur ton monde ? Il me dégoutte, et toi avec. Tu ne portes rien avec toi, hormis ton inertie et tes certitudes que tu ne peux même plus remettre en question. Je te souhaite bien du bonheur dans ta vie de servitude. 2017_11_22 //Transit La correspondance du reste de ton chemin se situe à dix minutes d’attente de l’autre côté. Le passage, le franchissement ou une vitrine pour délimiter et une voirie qui s’efface au-delà de mon regard. Je te regarde partir en espérant te revoir dans un autre espace-temps. Patience, le bus arrive. //Rencontrer Observer et découvrir, le volume d’un regard et le fracas de nos histoires qui se rencontrent. Emporter par l’envie d’échanger nous nous observons sans rien dire, impressionné par l’autre. Espérer communiquer, nous échangeons déjà sur ce que nous observons l’un de l’autre. Ou peut-être l’un pour l’autre. //Histoire J’existe depuis l’aube de l’humanité, soit à peu près douze mille ans de conscience. Je l’ai vu grandir et prospérer. Je la vois s’effondrer et s’éteindre. L’apogée de nos jours glorieux s’embrase en une étincelle de folie. Consumant l’humanité dans un dernier baroud d’honneur avant de rendre les armes, définitivement. //Aire d’autoroute Je te remercie sincèrement pour ce bel instant que nous avons partagé. Les mots pouvaient rester simples quand tes yeux transportaient tes paroles et que ton sourire me permette de goûter ton bonheur. J’ai rencontré une douce journée d’hiver. //Cynique Dans l’osmose rare de nos corps en équilibre, nos sens malmenés et perdus qui s’enivrent. Un point zéro duquel nous observons le monde, le râle de notre consternation profonde. Le souffle grandit et surgit soudain : il n’y a rien d’autre que cet instant que je supporte par ta présence. Puisque le reste n’est que foutaise et depuis trop longtemps j’exècre. Car tout ce que je vois se fausse, je dois imaginer le beau pour le masquer à mes yeux fatigués. Mais toi, étrange perle d’un monde cynique, comme le tien aussi semble sordide. Le taudis d’une vie construite sur elle-même qui finira par s’effondrer d’elle-même. Et nous voilà comme deux cons, au milieu du chaos de nos mondes. Prêt à sombrer définitivement dans l’abysse de nos tourments. En attendant la prochaine scélérate qui nous renversera ou nous jettera. Nous finirons face contre terre, vomir les dernières bribes de nos êtres. Il était un instant où nos corps en équilibre se sont associés dans une osmose profonde. Nos sens malmenés s’apaisaient et, ivres depuis un point zéro, nous observions le monde. // Un automne infini souffle sur Raspail, l’odeur de la ville est balayé d’un vent sec. Il emporte les feuilles et la poussière. //Animaux Je cherche mon chemin de nuit dans une ville rocailleuse. Les rues plongent ou montent et se croisent, elles forment un labyrinthe complexe baigné dans une lumière électrique ocre. Je croise un nombre inégalé d’animaux, au milieu de plusieurs scènes de vies, la ville leur appartient. Au détour d’une rue alors que je commence à désespérer de retrouver mon chemin je tombe nez à nez avec une meute de chien. Ils commencent à me prendre en chasse et je détale dans les rues descendante les plus en pente que je trouve. Tous les animaux tentent de me faire trébucher ou de me ralentir, la meute toujours sur mes talons. Mais c’est une pierre au sol qui me fait chuter. La rue est tellement incliné, mon élan tellement important que je plonge suspendu dans les airs sur un temps distendu. L’impact me réveille en sursaut. //Décider Dites à ma mère que ce matin, je me suis levé. Dites à mon père qu’aujourd’hui, j’ai trouvé ma place. Dites à mes frères de se rappeler chaque soir de goûter à leur bonheur. Et dites à ma sœur que partout où mon regard se pose, le monde pourrait être beau. Quant à moi, je pars vivre. //Usure La réalité crasse d’un corps révolu, usé au sang et à la moelle, portait le fardeau d’une âme perdue Schizophrène, il portait la conscience d’un millier d’autre s’emparant de sa voix échappant par instant des paroles fous. Affaibli par ce poids, il s’effondrait souvent tout en s’arrachant le crane pour faire fuir ces esprits tourmentés. 3ème Partie //Carrousel La coupole d’acier supporté par les pilastres en béton se déploie au-dessus des voyageurs. La structure se tisse en un maillage complexe aux assemblages délicats. Les douze portiques ouvrent un carrefour à trois branches, trois orientations, trois choix. //Affairer L’homme occupé s’installe négligemment sur une des banquettes libres. Il sort sa collection d’électroniques et les dispose face à lui sur la petite table ronde. Il allume tout et se branche l’oreille alerte aux notifications. Il est enfin à jour et peux donc téléphoner depuis son bureau provisoire. On a beau être entre deux vols, les temps est trop précieux pour arrêter le business. Il ramasse ses affaires, remet sa doudoune jaune fluo de mec vif mais in puis repart sans quitter une seconde sa conversation à l’oreillette. L’argent c’est du temps. //Retard « Dernier appel pour le fils de pute qui ralenti tout le monde. Last call for the mother fuckers who’s late everyone. » //Apparence Le vieux beau est attablé au café. Il gère ses affaires depuis un coin de table minable avec son téléphone. Ses vêtements soigneusement assortis soulignent qu’il fait partie d’un autre monde. Rien n’est de trop et le foulard qu’il arbore fièrement en guise de toison au travers du gilet italien à motif semble être la pièce maîtresse de son accoutrement. Ca masque presque sa bedaine de cinquantenaire bouffi par l’opulence. Il me sert la main et me broie les os histoire de bien me faire comprendre qu’ici, c’est lui le patron. Soit, admettons son rôle pour l’instant, son esprit obtus est persuadé de sa valeur supérieure. Regarde comme il est beau ce vieux, il doit forcément être plus important que toi puisqu’il prend grand soin de ses manières et de son apparence. Seulement lorsqu’il se met à parler, sa bêtise crasse et son point de vue du monde démontre quelle personne immonde vit sous cet énorme embonpoint. Le gros mafieux essaie de jouer au gros capitaliste pour faire du gros business. //Illogique Vivre en un instant irréaliste et intemporel toutes les histoires du monde. Une succession d’évènements qui convergent vers un tout, globale et intense. A la plus haute des euphories, à la plus profonde des peurs. Trois vies entières résumées en une nuit illogique. //Reconnexion Le réveil embrumé de mon esprit cherche à comprendre. Mon corps semble à nouveau sous mon contrôle mais ce dernier s’ankylose. Chaque mouvement est une rééducation, je dois à nouveau apprendre à coordonner mes décisions et mes actes. J’ai l’impression de respirer pour la première fois tout comme je découvre mes sens. Je vois, j’entends et je touche et chaque information est plus intense que jamais. Mon environnement rencontre mon corps et mon esprit perçoit désormais un monde qui n’existait pas. Je me lève enfin, je viens de naître. //Rassasier Nous venons de vivre ce que communément on appelle un instant de grâce. Tout comme une révélation divine lors d’un miracle, les évènements se jetaient sur nous et il ne restait plus qu’à s’en nourrir jusqu’à plus soif. J’ai faim, j’ai soif, trêve de religieux et allons jouir. //Morsure Une fureur sourde et une rage insatiable, pourtant un loup peut paraître si paisible. Communiquer avec une bête si sauvage peut apporter le plus beaux des enseignements autant que le plus douloureux des tourments. Les mots ne sont d’aucuns secours pour l’approcher et on ne pourra jamais vraiment comprendre ce qu’il fait ou ce qu’il pense. Alors on le regarde, en espérant discerner dans ses yeux ce que son esprit vif rumine en chaque instant. Mais ses pensées virevoltes et change en une fraction de temps, oubliant la félicité de doux rêves en sa compagnie pour sombrer dans la violence de songes meurtriers. Apprivoiser un loup semble être le plus dangereux des exercices mais il rappelle sans arrêt à celui qui s’y essaie que la vie n’est qu’une lutte perpétuelle. //Retour Je vais crever et pas plus tard qu’aujourd’hui. Je quitte tout le monde et la tension s’épaissit dans le hall de l’aéroport. Un homme me fixe et les armes s’installent au balcon. Nerveux, toutes les alarmes sonnent sur mon passage. Cet homme me fixe. Je rentre en zone international, je l’ai perdu de vue. Les boutiques sont vides. Un long couloir aveugle mène au terminal. Je le vois un dernier instant puis je ne verrai plus jamais. L’avion qui devait me ramener décolle sans moi. //Immoral J’essaie de me figurer quelle sorte de bêtes est l’humain. Nous ne sommes pas à proprement parlé des mammifères. Notre composition plus complexe s’est développée autour de notre main. Et elle a servi au cours du temps à empoigné et étrangler tout ce qui lui tombait dedans. Nous ressemblons plus à un amas de tout comme à une chimère, comme une créature mythique capable de tous les caprices. Nous avons infecté le monde dans les profondeurs de ses recoins. Nous avons adapté, bâti, inventé, détruit, imaginé nos mondes, car un seul ne nous suffisait plus, il nous en fallait toujours plus. Gourmand de vie à en crever, jamais rassasié et à peine suffisant. Nous n’abordons aujourd’hui nos vies que par le vase clos dont il faut sortir. Une barrière imaginaire dont nous trouvons toutes sortes de justification. Au point de non-retour, nous en avons oublié ce que nous étions. Nous aspirions à l’immortalité de notre espèce pour que perdure notre descendance, Nous nous complaisons aujourd’hui à voir le monde sombrait dans l’immoralité de l’insouciance. //Coup de gueule Absorbez la déliquescence du monde, observez-le, de toute part il s’effondre. Il ne vous reste presque plus de temps pour aimer, chérir et choyer ce qui n’est plus Mais je voudrais ici et maintenant, lui rendre un dernier hommage. Car j’ai bien compris qu’aucun d’entre-vous ne souhaite prendre la responsabilité de ce que tous vous lui avez infligé. Misérables vos vies de servitude, vos instants gâchés et votre refuge, votre abandon même, pour certain. Vous êtes pourtant capable de comprendre que votre rôle fut coupable de ce système qui vous asservi. Vous arrivez même à vous en rendre compte. Et parfois il vous prend un élan pour essayer comme vous le pouvez d’être honnête au moins une fois. Mais puisque personne ne vous suit, puisque personne n’en a cure, puisque personne ne vous tient par la main, vous abandonnez et vous vous réfugiez. Vous allez bientôt tomber, comme un enfant qui trébuche. Mais de cette chute très peu s’en relèveront et sûrement pas les méritants. Le monde s’embrasera une dernière fois et pour de bon, Je n’aurais pour ma part plus aucun scrupule à voir ma propre espèce disparaître. Tant pis pour vous, vous qui aviez tout Tant pis pour ceux qui espéraient encore pouvoir sauver ce si beau monde. Mais je crois aujourd’hui, que ce dernier se portera bien mieux lorsque ses enfants arrêterons définitivement de lui saccager l’échine en prétextant : « c’est pas de ma faute, les autres font pires. » Portez-vous mal. //Annonce C’est dans mon jogging d’apparat solennel que je me présente aujourd’hui devant vous pour vous annoncer la fin non-officiel de l’humanité. Comme on est pas des monstres, on admettra que l’erreur est humaine ou que l’humain reste une erreur, je sais plus dans quel sens, et que vous avez encore le choix (libre-arbitre, karma, etc.) dans votre destitution finale. Du coup, la première des solutions que l’on vous propose, c’est de finir dans un conflit mondial, touchant principalement aux partages non équitable des ressources entre quelques-uns et tout le reste, engendrant des guerres au départ un peu lointaine mais qui va en définitive nous revenir dans le coin du râble. La deuxième serait le retour de bâton de notre chère hôte (mérité lui aussi), lorsque celle-ci en aura un peu marre de se faire polluer la couenne par tout les por(e/c)s. Et la dernière risque de survenir par la dégénérescence technologique que nous n’essayons même pas de contrôler ni de comprendre avant de la mettre sur le marché. Bref, pour parler crûment ça pue du derche modèle grand luxe, partout, en simultanée et ça risque de nous tomber dessus d’ici vingt belles années. Autrement dit, je sais que j’ai passé un peu plus de la moitié de ma vie (enfin de celle-là, après ce sera plus de la survie) et que les années à venir ne vont que s’obscurcissant. Je vous remercie sincèrement d’avoir jouer à ce jeu de merde pendant autant de temps, sans vous soucier un instant des conséquences désastreuses que vous déléguez comme d’habitude à votre progéniture. Je n’ai aujourd’hui plus aucun respect pour la stupidité naïve et irresponsable qui nous a tous conduits dans cet état de merde généralisé (globale pour reprendre du vocable de fils de pute). Aller, je vous souhaite à tous un bel apocalypse et santé au cons qui vont trinquer ! //Cons Je pars du principe que les gens sont cons. Comme ça ils me prouvent du contraire et m'en font une belle surprise. Cela fait longtemps que je n’ai pas été surpris. //Construction sociale Je suis las des relations des gens, ou vous construisez par vous-même la communication de votre communauté ou vous apprenez à apprécier la solitude de l’être et la communion de l’esprit. L’un comme l’autre sont louable et dans les deux cas vous arrêterez de me déranger dans ma sérendipité. //Abstraction Retirer le dernier … de chaque fin de … Vous pourrez ainsi … de la découverte du … souvent obstrué par l’… constant dont vous faites … //Absence Cela fait longtemps que je ne t'ai pas parlé. Comment vas tu ? Je ne sais pas si tu m'écoutes toujours ou si tu es toujours là. Peu m'importe au final, je sais que tu entends quand même. Ta présence me manque en revanche. J'aurais aimé te sentir à mes côtés ces derniers temps. La solitude a refait surface par contre. Je ne l'avais pas retrouvé depuis plusieurs semaines mais elle était bien là. On a passé quelques temps ensemble à savourer le silence, c'était calme, apaisant, reposant. De ton côté j'espère que tout se passe bien aussi, tu restes bien silencieuse au fond de mes pensées mais je ne doute pas que tu scrutes tout ce qui m'est arrivé récemment. Tu l'aurais surement géré autrement. Je dois avouer que je n'ai pas toujours le même recul que toi sur ce qui nous arrive, j'essaie tout de même de composer du mieux que je peux dans l'instant. Mais je ne doutes pas, de nous ni de nos choix. Nous ne sommes pas encore arrivés au bout, il nous reste encore du temps et il n'y a que ça qui compte. On se voit plus tard alors. //Manteau rouge sang On y est, c'est l'hiver, la neige recouvre les arbres et les clodos échoués sur le trottoire. C'est toujours beau au début, le temps semble suspendu, et la ville se recouvre d'un beau manteau. Mais très vite ça devient crade, il faut continuellement déneiger et ramasser les crevés. Foutus assistés, même pas capable de se foutre dans le charnier d'eux-mêmes. Jusqu'au bout ils nous emmerdent, ils pourraient faire un effort. Habituellement on les ignore mais ça finit par faire sale. Comme les déchets d'une société qu'il faut ramasser et purger avant que le printemps revienne. //Dictature démocratique Je pourrai gerber des insultes par pack de douze à cette société qui m'a crée. Elle qui n'aura eu la prétention que de chier à la gueule des gens, je n'aurais la prétention que de lui rentrer dedans. L'hypocrisie d'un système qui fait croire que sa tête vit de la même manière que le corps de son peuple. Mensonges et foutaises, vols et tromperies. Finalement on devrait se comporter comme eux. Les aider à démolir plus rapidement le monde. Escroquer, voler et dénoncer tout le monde. Puisque ils nous montrent si bien comment faire. Pour une fois un peuple à l'image de ses rois. Il nous faudrait qu'une semaine pour tomber si bas et nous n'aurions enfin plus d'autre choix que de construire autre chose sur les cendres d'un royaume révolu et immoral. La démocratie des rois est morte ! Vive la démocratie du peuple ! //Bipolaire Maltraiter son corps pour libérer l'esprit Maraver sa conscience pour transcender son enveloppe Souffrir de ses relations pour se reposer dans la solitude Désespérer de l'abandon et revivre proche de quelqu'un. //Entouré La vie n’est faites que d’une succession d’impondérables et ils nous appartient de jouer et de tisser de ces évènements ce que demain fera de nous. Et quand tout aura disparu, la dernière chose qu’il nous restera à tous, ce sont nos relations. Cultivez-les ! //Dépression Mon monde s’effondrait et s’obscurcissait à mesure que je plongeais toujours plus loin, poursuivant une lueur que je ne pouvais atteindre sans plus voir le fardeau immense qui me retenait immobile. Je finis terrorisé, persuadé même qu’il n’y avait que cette dose pour me maintenir émergé. Je vivais dans un mensonge quotidien qui m’a coûté très cher et qui m’a abaissé à des actes et des sacrifices toujours plus lourd. C’est un coup de tonnerre qui m’a réveillé soudain. Un déclic provenant du plus profond d’un moi que je pensais disparus depuis longtemps (encore toi ?). A cet instant j’ai compris que même au travers de la pire des tragédies j’avais toujours le choix et qu’il n’appartenait qu’à moi (nous) de reprendre le contrôle de mon corps pollué et de mon esprit envahi. J’ai donc pris la décision de ne plus vivre sous le dictât de quoi que ce soit et que mes actes seraient désormais issus de mes choix et non pas l’inverse. Je pensais qu’il serait difficile de me plier à ma propre décision mais ce fut tout le contraire. Je me suis senti renaître, redécouvrant tout un monde qui m’était disparu et jouissant de chaque instant comme d’une pure liberté. Depuis ce jour, j’observe mon monde et je choisis ce que j’en fais. Le seul hic, c'est qu'aujourd'hui, partout où mon regard se pose, je vois en même temps la beauté de ce qui pourrait être et la noirceur de ce qui est fait. Je suis enfin lucide et je vais bien dans un monde qui va mal 4ème Partie //Horizon C'est un corps affaibli de son dernier soupir dont la peau décharnée dessine le volume d'un squelette fragile qui se supporte encore. Son enveloppe fatigué lutte et respire et son esprit imagine s'envoler telle une plume bientot libérée du poids de son corps. //Effroi Le hurlement d'un enfant face à la mort, il n'est pas en âge de comprendre ni ce que c'est ni ce que cela signifie mais pourtant la confrontation violente de cette image face à lui qui le terrorise ne l'empechera pas au final de reconnaître son corps. // Pour que perdure le temps passé par l'absence répété d'une vie fractionné Dément du souhait d'être un jour libéré // On se cache et on ment on terre sa tête dans un masque pour s'empecher de devoir. // Lumière, une princesse apparrait. Renaissance d'une âme mythique séduisante et séduite de Zeus. // Mensonges hypocrites, si vous saviez à quel point votre espèce me désespère, des rats de laboratoire aveuglés et drogués courant frénétiquement sans autre sens que celui qu'on vous impose. Plus aucune once d'espoir n'est à tirer de votre misère la dernière chose que vous pourrez encore produire sera l'illumination soudaine de notre monde lorsque vous l'embraserez pour la dernière fois. Vous comptez vous réveillez avant ? // Tu veux dire qu'en fait, le reste de ma vie me semblera comme un déjà-vu continuel, où tout s'effondrera de toutes parts autour de moi et qu'en définitive le monde me paraîtrera comme une boucle infini où tout se reconstruit et se succèdent, un mirroir, un reflet, dans lequel s'entrevoit une vie passé dans un monde qui s'effondre et où la vie semblera comme un déjà-vu continuel et tout s'effondrera de toutes parts. 5ème Partie Abandonner et se ranger pour repartir de plus belle. Cinq jours pour tout redémarrer, moi qui ne croyait plus au karma, peut-être que si au final. Il suffit probablement de rester honnêtes maintenant, de faire quelque chose puisque tout est entre mes mains. Ne plus se perdre et éviter les fausses routes. Un air de piano dans une gare qui emporte surement pour un ailleurs toujours insaisissable mais qui pourra devenir. Se rappeler chaque jour du sens et de la direction de mes propres choix. // Hyperactif ruminant valeurs Déraisonnable assuré obligeant Disparition individu anonyme Juge morale ignorant Paris schizophrène psychotique Paysage fourre-tout d'oppulence, d'espoir, de misère et de d'oubli. Le memento mori d'un ciel gris recouvrant façades et figures. Il s'illumine en brèves éclaircies pour laisser place à un froid grisant. Février est laid et Paris le reflète. // Voiture noire, vitres teintées, arrêt soudain, échanges brefs sirène, démarrage, crissements course qui s'estompent au loin. // L'echarpe glisse le long du bras de la jeune femme. Puis c'est son corps tout entier qui se dérobe et se retourne. Son vélo se déforme et crisse à chaque nouveau plis. La tête en bas, c'est son épaule qui rentre la première au contact du verre qui se fissure et se brise pour laisser son corps entier s'enfoncer et disparaitre. L'homme inattentif réagit enfin sous l'impact et freine brutalement, projettant la jeune femme dont le corps brisé s'étend au milieu de la rue. Sa tête retombe et se repose entre ses mains, son echarpe rougit. // Clarinette guitare contre-basse thé tasse table verrière passants figures froides lumières bruits bitume humide cabas bagages cartons trempés clodo crevé // Une femme et un homme conversent autour d’une tasse de thé sous un trio de jazzman emplissant l’espace d’envolé de clarinette et de guitare sous la ligne ternaire de la contrebasse. Des acteurs s’inquiétant de la réalisation d’un prochain film. Le cinéma d’une vie raconté comme un archétype d’un rendez-vous à Montmartre. Nostalgie d’une scène revue en boucle par une butte. // Tesseract d’un huitième de vie qui débute dans un environnement inconnu. La superposition d’existences enrichis d’elles-mêmes qui se confrontent et s’arrangent pour servir de terreau à cette dernière qui les englobe toutes. Ce sera ma dernière et la plus longue et peut-être celle de ma maturité. // Se taire et observer, prendre le temps d’analyser et de comprendre. Tout ça pour voir le monde se déliter et s’effondrer. En prendre peur et se cacher. De venir anonyme d’une masse étouffé s’enfonçait toujours plus loin dans le désespoir de l’abandon. Une vie à tenir la mort en laisse pour s’empêcher d’échouer dans le caniveau. // L’écrin de fourrure d’une bête crevé la moisissure crasse qui le ronge et empeste le charnier d’âmes innocentes sacrifiées sur l’autel de l’injuste et de l’immoral. // Cadavres échoués sous plastiques Ames vagabondes abandonnées Sélection visuel dans le regard du passant Confrontation absurdes d’une société dissociée Opprobre d’un rêve brisé déshumanisé Absence de remord d’un monde hypocrite // Un rideau se tire et une lumière s’éteint La silhouette responsable reste quelques instants dans l’embrasure de la fenêtre. Elle observe la rue en contrebas où les figures emmitouflées se pressent dans le froid de la nuit qui s’installe. // Mythologie d’un monde où la reconnaissance existe. Génies malicieux qui nous font rêver d’espoir et qui nous réveillent seulement pour nous humilier, nous montrer la misère qu’ils instaurent comme des œillères d’une réalité corrompu. J’observe dans le miroir le reflet anonyme des facettes de vies brisées. // Sans déconner, trois semaines, trois putains de semaine avant de péter les plombs comac dans cette ville de merde. J’essaie pourtant de prendre sur moi, de ne pas m’énerver. Ce n’est pas possible, je vais craquer et leur éclater leur machine de merde. Pas possible d’être aussi cons et de gérer autant de monde. Ils me vampirisent mon temps de cerveau utile, impossible de laisser émerger quoi que ce soit dans ce torrent de stress et de rush. Comme si casser des gueules faisaient avancer plus vite. Des années que je me suis battu contre ce genre de comportement, j’ai plus l’envie de repartir en croisades contre des salopards finis. La méditation ne suffit plus à tenir le choc de la ville, l’anonymat ambiant non plus. Je peine à croire que la vie qui grouille ici n’est que façade. Trop de face pour qu’une seule sorte du lot. En désespoir de cause il ne reste plus qu’à devenir bruyant, effrayé le bon parisien de tous les troubles et déboires qu’il ne pourrait encaisser. Il ne me reste plus de temps pour choisir mais définitivement, je ne supporte plus les petits chefs siffleurs de chiens et leur bâtard obéissant. 6e partie Noir, je me réveille en sueur au milieu de la nuit noire. Le cauchemar s’estompe dans ma mémoire mais le sentiment qui me parcourt et m’imprègne reste. Noir et abyssal il m’englobe et m’angoisse. Je tâtonne dans la pénombre pour attraper mes cachets. Je réveille le chat à mes côtés qui se rendort immédiatement, paisible. J’avale deux comprimés en espérant qu’ils me mettent suffisamment et rapidement KO que je termine ma nuit tranquille. J’attends, j’essaie de tuer le temps, pour changer. Je repense à la journée de merde que je viens de passer et à celle tout aussi grandiose qui s’annonce, l’insomnie en prime si ça se trouve. Elle ressemble à quoi ma vie au final ? Une succession d’envolée pour toujours mieux se casser la gueule. Et on recommence et on retombe toujours plus bas. Il y a forcément un jour où je vais toucher le fond. Et si ce n’est pas moi qui m’en occupe, y’a forcément le reste de mes congénères qui vont s’en charger. Cons, j’en suis sûr mais sur le fond, il est forcément noir ? // Je me réveille dans le gaz complet, les pilules m’ont largement plus avoiné que ce que je pensais. Je manque de renverser mon café brulant et me prend les pieds dans tous les coins de meuble qui traine. Ma cuisine est un foutoir sans nom et je pars à la bourre au taf en faisant l’impasse sur la douche. Finalement je regrette de ne pas m’être un peu plus réveillé sous l’eau, j’ai failli emboutir ma bagnole dans un camion par inattention. Le seul avantage de ce genre d’expérience c’est que ça réveille d’un coup par contre. C’est bien je serai tout à fait lucide pour me faire fumer par mon patron en arrivant. Trois fois en retard en une semaine et on est que mercredi, je ne suis pas sûr que ça vaille le coup d’y aller en fait. // Routine bordel ! En boucle, Routine bordel ! Incessant et inconsistant, une rengaine, Routine bordel ! Trouver les limites et sortir, Routine bordel ! S’en approcher et souvent s’y briser, En boucle // Illuminez-les allumés Brillantes âmes stupides réunis Revisitant un monde blafard et prometteur Absurdes enivrés d’une soirée consumée La gueule de bois est douloureuse T’as perdu ta journée, out of time man T’es juste à temps pour le repas dominical Et caler la nuit sous la tempête Demain recommence soudain. // Un archange est apparu et le monde était mort. Il ne restera bientôt rien. Sauvez-vous de vous-mêmes Arrêtez-tout. Il n’y aura bientôt plus de demain. // En dépit du naufrage d’un récit attendu Noé dégoutté céda sa place à Ulysse Heureux et naïf d’espérer revenir Sa réalité devient celle de ses songes Des millénaires de dérives en bordure d’Avalon Il finit par s’échouer sur les récifs de plastique D’un archipel inventé par les délires de mortels L’eau noire et visqueuse S’enflamme à l’impact de sa barge Et le monde se consume dans une dernière étincelle. // Il est une chose rare et précieuse qu’est la vie ici-bas. Pour une vulgaire roche projetée dans le cosmos on pourrait au moins s’estimer chanceux et en profiter simplement. Pourquoi donc œuvrer à sa destruction prématurée en justifiant nos actes par le prisme de la rentabilité ? Des nombres, de l’argent et du pouvoir, croit-on vraiment résumer notre existence avec ça ? // Absurde incongru rencontre fortuite Décevant oubliée retrouver subjugué Non-sens moral carnage cérébral Du réveil des bas-fonds l’ascension est fracturée Rare est l’occasion d’observer le réel Trop nombreux les malins illusionnistes Trop peu les affranchis aux yeux ouverts Et pourtant partout les signaux s’illuminent L’éveil inexorable des âmes vagabondes Trouveront enveloppe où se mouvoir Et les cohortes déferleront Briser les chaînes de l’irréel Démon, ton nom est capital, Tes adeptes sont péchés Et le monde se réveillera enfin Le jour de ta chute // Le désespoir des luttes sourdes Des profondeurs l’amputent Du regard effrayé par l’insondable horizon Où se délite le sentier des âmes déjà perdues Les arbres saignent et le sol pleurs, trop tard Les humains s’en retournent à Malthus libéré. // L’existence des gens est-elle vraiment dédiée à l’œuvre de quelqu’un d’autre ? Quelle dévotion inconsciente justifie un tel sacrifice et quel est cet être capable de l’exiger. Je ne prêterai d’autre serment que celui de construire mon propre être. J’exige la seul allégeance qu’à ma propre existence. Le reste est votre affaire et l’on n’y trouve aujourd’hui bien peu d’intérêt. // Exubérante agitation, replongé théâtrale dans une ville de vice déphasant le badot. Bardas alourdis et jambes transi, pollution suintante. Retour à Paris que je te hais. Morbide environnement où quand les gens te souris c’est pour mieux t’enculer. Ville factice aux personnages fictifs. Illusion collective d’une ville à vivre ensemble. Tu parles autant marcher littéralement sur la gueule des autres, on s’épargnera les courbettes. Memento mori constant de te plaint pas ça pourrait être pire. Misère cloacale renifles la puanteur de la mort, Paris perverse ses sbires et les dressent contre tous y compris eux-mêmes. En finira-t-on jamais de ce hâle grisant la déprime. J’ai déjà vu une photo d’un ciel bleu à paris. Mythe. // Rue de la Jussienne le silence se propage et l’agitation retombe. On ne court plus on déambule, on flâne on s’arrête et se retrouve autour d’un verre. La lumière faiblit tranquillement la vie électrique va bientôt se réveiller. On s’affale on s’installe. On disserte de sa journée de merde et on rigole à celle des autres. C’est peut-être que ça, le récit continuel d’une vie de routine où le moindre faux-pas devient la satyre de quelqu’un. Paroxysme jouissif de l’humour noire, aujourd’hui moi j’ai vu des parisiens, quels cons ! // Pavé déchaussé, table bancal, poubelle renversé, fenêtre brisée, voiture incendiée, corps fracturé, esprit malade, paires de chaussures identique, comparses coupables. // A vos rengaines, à nos routines A vos maîtres, à nos serfs A vos désirs, à nos illusions A vos malheurs, à nos espoirs // Beaubourg machine grouillante Va et vient flux instable dissout Marée humaine tempête la coque // Deux notions, l’entropie et la complexité. L’entropie est une unité de mesure physique de la désintégration d’une particule. D’une certaine interprétation on peut considérer que cette notion décrit l’inéluctable effondrement d’un système. A contrario de cette direction systématique, pour lutter contre en quelque sorte, serait la complexité. Un système tend à se complexifier pour résoudre et éviter son propre effondrement. Il lutte contre sa propre entropie. La vie, de manière générale s’est développée en se complexifiant, repoussant toujours plus loin sa propre entropie. L’être humain a développé un système beaucoup plus complexe pour lutter contre sa fin, il est capable de s’organiser en société pour appréhender sa pérennité au-delà de ses propres existences. Il n’en reste pas moins qu’on a beau lutter indéfiniment en complexifiant un système, celui-ci continuera inéluctablement guidé par son entropie jusqu’à son point de rupture. Pour les sociétés humaines cela fut largement décrit par Malthus : il est un point de rupture où les sociétés s’effondrent sur elles-mêmes, peu importe leurs avancées technologiques, sociales ou culturels. A cet instant plus aucune complexification ne permet un renouvellement du système. Aujourd’hui l’ensemble des marqueurs de toutes nos sociétés humaines sont en train de s’alarmer. Les signaux que nous recevons partout font état de la chute inexorable et de l’effondrement de notre système. La marche arrière est inenvisageable mais il nous reste toujours la possibilité de réinventer notre propre système qu’il faudra à nouveau complexifié avec le temps. Nous nous situons à cet instant charnier qui nous offre la chance de réinventer une nouvelle manière de vivre ensemble. Bâtir nous-mêmes le système stable et en équilibre avec son environnement. Nous avons accumulé le savoir et la technologie nécessaires pour que tous puissent œuvrer à l’avenir que chacun espèrent. Nous avons le passif et le recul suffisant pour enfin tirer les leçons de notre histoire. Il est probablement temps d’arrêter de faire fonctionner cette machine vétuste et hors contexte qui condamne exploite et saccage aussi bien son environnement que ses individus. Le monde doit s’arrêter pour que celui-ci puisse renaître. Relevez-vous. // J’aimerai qu’il en soit autrement. Que nous ne vivions pas cette époque effrayante où les lendemains sont toujours plus sombre et fassent apparaître notre passé toujours plus radieux. C’est un leurre de penser que ceci est notre réalité. Tout n’est affaire que de perception. Si je décide que mon ciel est bleu, je suis capable de faire abstraction de ce qui m’entoure jusqu’à me convaincre que je ne vois que ça. Nous passons notre vie à ignorer certains signaux que nous recevons pour percevoir le monde tel que nous le souhaitons. La réalité est alors subjective pour tous. Nous pouvons tous voir la même chose sans pour autant le percevoir de la même manière. Si aujourd’hui j’ignore les comportements humains je n’en perçois que leurs conséquences. C’est probablement la réalité la plus sordide que j’ai pu expérimenter car elle démontre qu’aucune de nos actions individuelles n’a la capacité d’enrailler la mécanique implacable de la foule anonyme à l’œuvre. Nous ne sommes qu’engrenage remplaçable d’une machinerie immuable. L’idée pourrait être de ne pas s’éjecter de cette machine mais de mettre à jour chacun de ses rouages, de retirer les éléments clés corrompus et d’appuyer violemment dans le sens contraire. Mettre enfin la machine en panne. A tous les niveaux, de bloquer son fonctionnement pour que tous les engrenages puissent contempler leur place et leur implication à la misère du monde. Une prise de conscience venant non pas d’un quelconque appel messianique mais de l’arrêt soudain de notre réalité. Prenez le temps d’observer ce que vous êtes dans ce monde d’individus. // Obsolescence programmé ou la DLC de notre société. // Pause, feux rouges, empilement carrosserie Dégueuli de figure en flux tendu, étirement Hurlements vert le bus bleu renverse les gilets jaunes Feux rouge, pause. // Retour Montmartre, six mois similaire Agitation identique rien n’a bougé Le va et vient d’une faune d’adaptés ou simplement d’adeptes Un état d’esprit si particulier Paris schizophrène // Affolements urbains dans une ville effondrée La guerre civile s’enclenche Et les barricades s’élisent démocratiquement On défend son village ou son quartier contre l’étranger On protège son pas-de-porte contre son voisin, qui fait de-même Les alliés sont soupçonneux donc on les tient à portée de fusil L’entraide et le partage sont devenus des faiblesses puis des mythes Seul la survie jusqu’au lendemain compte aujourd’hui, Quitte à bouffer les cadavres encore chaud que l’on vient d’abattre. Le monde est devenu le terrain de chasse d’un jeu dangereux Où le moindre faux pas vous plonge définitivement dans la torpeur. Fair-play oblige : entretuons-nous bien gentiment. Confessions sur le monde : violences à tous les étages ! // Retour noir, lancinant et sournois J’en souris d’en décrire l’horreur Omniprésent il est dieu sans visage Arrachant tout espoir des âmes qu’il lacère Je jubile d’en extraire chaque facette Peut-être qu’après l’avoir craché tant d’année Il ira envahir d’autre esprit tourmenté 7e partie // Inertie cérébrale du genre linéaire bien tracée en direct dans le mur probablement le truc pour te caler une boule entre les deux oreilles juste histoire de t’éviter de trop ouvrir les yeux sur la réalité brutale en face de toi, regardes ! écoutes ! Les bois en fracas perdent-ils de leur prospérité ligneuse ? Et nous pendant ce temps le dimanche on s’emmerde et on démarche dès lundi pour quantifier nos vies, bien tracées elles aussi droites, brutales dans le mur On s’éparpille de peu et on se perd peu à peu // au son des tempos déphasés la grande excavatrice éventre de part en part la terre, s’accapare ses ressources et asservi ses êtres // Le cerveau qui frise le produit s’infiltre l’esprit s’empoisonne doucement le corps crépite le sang s’agite du poison amer dans ses veines injecté depuis des années tout le monde en prends bien sa dose ! l’image traficoté du petit écran pile entre les deux oreilles Du multicanal d’émotions factice en direct dans le système bien nerveux, bien réceptif Et on essaie de se faire peur en espérant avoir autant de réalité que ces publicités sponsorisées « art de vivre » // c’est comment déjà ? La poule, c’est le moyen pour l’oeuf de refaire un œuf ? // A tout les démerdeurs, les arrangeurs ceux qui s’en débrouillent et ceux qui s’cassent les … Exilés de tout les jours rabatteurs de vies brisées s’instaurent au pourtours et dictent leurs psaumes // c’est devenu une humanité réplicable vide en substance numérisable un produit parmi d’autre pour les avachis souvent docile, il lui arrive pourtant de sortir les crocs de désespoir même l’analogique a disparu de toutes irréalités invasif et subversif, il transgresse tout support pour y relater l’histoire bouclé de la machine à s’éteindre // Je ne crois plus en l’inexistence de la réalité, la vie est un passe temps dommage que ce ne soit pas un hobby pour tout le monde // T’étais où ? T’as fait quoi toi pendant ce temps ? T’es allé te planquer où pour changer ? C’est quoi la dernière lubie dans laquelle t’es parti te réfugier ? On veut savoir, t’as consommé où et comment ? T’as réussi à dépenser combien dans ta journée, un smic, dix smics, c’est comme ça que tu comptes ? Et bouffé la gueule de combien de tes congénères au boulot ? La journée a été rentable ? Ça a l’air chouette la vie que tu mènes, mais c’est pas trop galère le reflet de ta gueule de parasite sur ton miroir tout les matins ? Tu penses vraiment pouvoir t’amuser comme ça longtemps ? // Pourquoi ? Il en fallait une version. Celle-ci est à vomir. // Schizophrénie auditive à cinq voix de machine dissonantes au cliquetis grignotant la musique d’épileptique du bruit dans les étages synchronisés ou des grincements au loin qui fredonnent Les machines en marche en rythme insatiable restent une anomalie auditive de bip et de bop Quand la synchro des temps modernes est trop souvent polyrythmique // Héros de bas étages Justicier de tout bord Unanime dans la connerie humaine à mes chers comparses Larry la riposte aujourd’hui prenez parts les amis nous décrétons le push du studio 101 Qu’on installe la ripaille Qu’on y faux-mente les esprits et qu’on instaure la fin de la soumission ! Libérez les machines du studio 101 ! Débranchez tout ! Des contrôleurs câblés aux ordis aux equalisers et reverbs Arrachez la console et les amplis Coupez l’alimentation Qu’on taise enfin le son des trompettes Cons s’entendant penser // Cancre vantard contre ventant traque l’once et va crevant sur le tard car quand le vent trombe en crasse le vaste sens tronque // Celui-ci lésine sur tout encore une fois. Il en a pas marre de se plaindre ? c’est quoi qui lui va pas à la sale bête, elle s’entrave dans ses oreilles ? Tu peux définitivement les laisser choir, vu leurs êtats de décomposition, t’en feras plus grand-chose. Va falloir songer à se réfugier dans ta ladrerie. Ça se met à part et ça s’enferme à double tour tellement ça empeste le pognon. Entre-vous dites-vous ? On veut bien vous y laisser mais vous faites tellement de conneries entre vous et comme d’habitude c’est les autres qui ramassent vos déboires. // Un ping-pong cérébral qui résonne des profondeurs d’implantation éparses diffuses et sillonnes d’entre les parjures sonores l’onde tonitruante réfléchis réverbères syntaxe des frasques déployé à grand coups de trame méandreuses instaurées dans l’enfer du bruit blanc GLITCH apogée de l’errance le son empli sans limite irradiant chaque percée de pensée figée fixant la pause sursaute s’engageant rompit abruptement s’efface en oublis dilués diffusion indépendante quand lui reste tributaire de sa prison des sens Prolifique de l’observation ratée Le spectateur reste absent de la pulsation cardiaque en triolet de cliquet quand accélère la double syncope pointé suspend la corde en seconde pendu. // J’aimerai prendre cinq minutes pour parler à mon araignée au plafond. Salut toi, ça tisse ? Tu profites de la vue du haut de ton bolide ? T’as besoin de rien d’autre pour te satisfaire ? Cerveau décervelé ! Éperdues dans le nombrilisme. Et autour de toi, tout se passes ? Vas-y respire, fais un break. Ramasses toi un peu Dissension cinglante, bruissement incertains et séparates contre appel la ponctuation sera cynique. // Troll d’une société biaisé T’en bouffes combien avant d’être rassasié ? Tu songes lointain couinement au bruit bourrasque du « ci-gît une vie » frétillante, sifflotante des individus qui rentrent chez eux Les habitats s’illuminent et chantonnent en canon au rappel du cumul des taches quotidiennes concordantes Des pullules à crever en ration et autres exutoires morbides en passe temps Le mécanisme se répète et s’emploie à plier en battement régulier l’immuable apporté au sursaut clairsemé qu’elle avale en écho les rires en arpèges qui s’efface aux aigus. // Et merd’, ‘core loupé l’coche, rentr’ tard, dors p’u couch’ p’u, laiss’ trainer tout’ parts, rode soir zone jour des phases sursauts asynchrone rapport support déçu assez crisant crissant d’acide ronge âme corps plante s’insinue suintant bouffes tout et continu et r’commence et merd’, ‘core loupé l’coche. // Rituelle gymnastique stable strigile la sueur fluette. Imagines la tique retourne ruisselé et gouttes à gouttes sur tes joues s’ammoncelle les chutes de l’arme terrifiante allume ou scintille l’alarme sur l’esprit serti transpire et s’étiole de ses sombres et sourdes sueurs. // Carres toi ta data dans l’trouffion ! Surtout bouges pas d’là d’où tu captes tu vas bientôt recevoir un gros transfert, entasses bien la donnée le temps qu’il te faut pour analyser qu’on te calcule même plus ! // Encore que décrire un instant suspendu apparaît plus simple qu’il put être. Alors c’est l’effroi qui ankylose la réaction sociale. Apparaître et réverbérer sont autant de mécanisme à s’exécuter dans l’interaction complice des individus. // Ça repart pareil ça y stagne et ça s’enfonce ça suinte de tout bord les Larrys s’coincent rinces le cadre à l’acide et y sèment des peaux mortes en se ressassant sa rengaine nauséabonde depuis ta dernière mise au propre à croire que tout fous le camps dans la sueur et la peur ça finit par s’entretenir futiles charognards prends ta dernière bouffée d’air frais, Larrys’que bientôt de passer couper ta clim ! // Traversée en aveugle ou deux sourds s’entendant venir et trois muets ventriloques happent dans la buée des sociétés se pavanent orgueilleux de ne pas avoir à voir à entendre ou à dire « monde de merde » // Je ne transpire plus, ma respiration s’apaise. L’effroi humide sèche doucement. La brise d’un vent d’après-midi lumineuse s’épargne au passage de souffrances pressantes. D’un effort raté et absent brille l’inefficace d’une abrupte finalité. L’eau chaude ruisselle sur la céramique d’une vasque au centre de la pièce. Un cadre cercle un lointain saturé. Le tableau grouille de section de lumière acheminées en tout point. La machine se suffit, plus trace de naturel. Seulement une nuée de patch superposé, incohérent et inaudible. Des mondes pluriels diverses et fantasques absorbe le dégueulis de nos ordures. Le liquide noir se déverse maintenant au sol, réfléchissant parfaitement le volume. J’étale au strigile et scalpe les murs. Le cadre se reflète dans l’ellipse de la vasque. Les lumières forment des successions de passages et des ombres s’en servent. Le miroir se gauche et déforme portes et poutres. Les axes se déversent en flots courbes et les temps se superposent pour s’incruster à l’espace difforme. // Défense de penser en dépense de diffusion massive. // Par parle parement prestement prêtre part pitre psychose prolifique pare-porte. // sans déconner, t'as vu sur quoi tu reboucles ? le remake du remake du remake du remake à retaper des mêmes conneries en routine bien en marche sur la cadence à bouffer dans la merde que tu ressens même plus à t'inventer une vie, aussi misérable soit elle en la volant à celle des autres et t’ose venir nous cracher à la gueule ce soir ? tu t'moques du monde, tu nous pompes l'air va bientôt falloir songer à se détendre tu nous feras un joli petit claquage dans la descente escroc bonimenteur trop longtemps que tu nous bassines de tes virés absurdes et tes chutes récurrentes vaste blague, t'amuseras à nous retrouver va [insert] tu crois pas en avoir terminer de tes petites esclandres tu pense vraiment pouvoir t'échapper comme ça ? ça dégueule des conneries depuis tellement de temps tu t'étouffe pas dans ta honte t’espères encore y trouver quoi de plus cette fois ? t'es un sketch, une pub en boucle qu'emmerdes tout le monde t'es le coin de meuble du matin t'existes pour faire chier deux ans que tu te prends pour un branleur [scandale] t'imagines même pas c'est au pilori qu'on va te finir afficher en grandes lignes grasses à travers la ville qu'on lui marche sur la gueule A t'on avis qu'est-ce que tu fais ? pourquoi t'es seulement là ? t'es venu là raconter quoi à la base ? ta situation elle te permet quoi là ? t'as ta permission de sortir ? toutou docile t'as un beau poil il t'engraisse à quoi toi ? triste comme un frigo vide tu vas foutre le bourdon toi ou on va te foutre au charbon tu sers à quoi ? t'en a pas marre de leurs mécanismes sordides et toi elle est où ta place ? // en flux tendu d'un bord à l'autre d'une existence a demi vécu / admis perdu je cours un manque à bleu ment coincé entre deux échéances d'un interstice au bord j'entrevois l'autre boire alerte transmettre sans pouvoir entendre le flux tendu d'une échéance subite immanquablement admise perdues // Et d'autre ? Qu'en est-il des mondes perdues abstrait absurde de gourmandise et de luxure, suffisant imbu d'ego // espoir vain de quête déchue mais il s'en fout le chat de tes états d'âme l'animalier en réintroduction sauvage il veut seulement bouffer sortir et ronquer au travers des ruines de vies échouées il en profite simplement et il n'a pas de tords ancien privé devenu terrain de chasse publique // autrement faire pour passer le temps penser à changer de paradigme se méfier des périodes d'ébullition de l'économie à la dernière goutte d'eau dans le monde // en rétention de société // A t'on avis qu'est-ce que tu fais ? pourquoi t'es seulement là ? t'es venu là raconter quoi à la base ? pourquoi t'as voulu te mettre à gueuler dans un micro si c'était pas pour en appeler au soulèvement ta situation elle te permet quoi là ? t'as ta permission de sortir ? toutou docile t'as un beau poilil t'engraisse à quoi toi ? triste comme un frigo vide tu vas foutre le bourdon toi on va te foutre au charbon je te le demande une dernère fois tu sers à quoi ? t'en a pas marre de leurs mécanismes sordides // aussi perdu qu'un matin de tempête le ciel se lève raide en quête de proie et s'abat en trombe à lessiver les moeurs la sueur lourde perlant d'un corps en tétanie rince ou ponce les crevasses ridées


all in

C'est surement un amas foutraque